Lou-Brice Leonard

sculptor

Artistic Approach
Since 2002, Lou-Brice Léonard has been working with clay to exploit its retractable drying property, which allows him to produce natural tears. The sculptures are then finely sanded: leaving only a body that appears to emerge from the material itself, without a trace of the sculptor’s hand.

In 2013, he began experimenting with cement and glass, materials that have always conveyed to him notions of hardness and of cold, reflecting our dehumanized and impersonal society. According to the artist, our bodies experience the omnipresence of concrete and glass, relentless and inert, as a form of aggression. He feels the need to transform these substances by giving them sensitivity, sensuality and femininity. He discovered how to trace their mineral origins so that glass becomes quartz crystal again and cement changes back to limestone ready to receive the imprint of living things...this process of restoration introduces humanity, gentleness and grace to materials that we experience as a form of daily violence. Violence that the artist attributes to male domination.

For many tens of thousands of years in prehistoric and ancient times gods were female rather than male. Male domination wiped out the ancient goddesses. However, these goddesses still live on in our collective unconsciousness, and it is often artists who diligently represent, if not the goddesses, at least a feminine ideal, a sovereign femininity. The sculptor Lou-Brice Léonard decided to give them a presence using the emblematic materials of our time. This incarnation remains somewhat ethereal, in other words fragmented, fragile, incomplete, ephemeral ... And it is precisely this ephemeral quality that the artist is striving to capture.

Démarche artistique
Depuis 2002, Lou-Brice Léonard travaille l'argile en se servant de sa propriété rétractile au séchage, qui lui permet d'obtenir des déchirures naturelles. Les sculptures sont ensuite finement poncées : ne reste alors qu'un corps qui semble advenir de la matière elle-même, sans trace de la main du sculpteur.

En 2013, il aborde le ciment et le verre, des matériaux qui depuis toujours lui inspirent des sentiments de dureté et de froideur, relatifs à notre société déshumanisée et impersonnelle. D'après l'artiste, nos corps ressentent comme une agression cette omniprésence du béton et du verre, implacables et inertes. Il a donc senti la nécessité de les convertir en leur donnant une sensibilité, une sensualité et une féminité. Il a alors découvert qu’il est possible de retrouver leur minéralité originelle : le verre redevenant un cristal de quartz et le ciment un calcaire recevant l'empreinte du vivant... Un processus de rédemption qui redonne de l'humanité, de la douceur, de la grâce à une matière que nous subissons quotidiennement comme une violence. Une violence que l'artiste attribue à la domination masculine.

Pendant plusieurs dizaines de milliers d'années, durant la préhistoire et l'antiquité les dieux étaient féminins avant d'être masculins. La domination masculine a fait disparaître ces anciennes déesses. Mais ces dernières persistent dans notre inconscient collectif et ce sont souvent les artistes qui représentent inlassablement, sinon des déesses, un idéal féminin, une féminité souveraine. Le sculpteur Lou-Brice Léonard a décidé de leur rendre une présence dans les matières emblématiques de notre époque. Cette incarnation reste pourtant fantomatique, c'est à dire fragmentée, fragile, incomplète, évanescente... Et c'est précisément cette évanescence que l'artiste s'efforce de figurer.